Cet article est inspiré par un ouvrage paru en 1836 écrit par Louis Francisque Lélut le » Démon de Socrate »(1) . Ce médecin très compétent pour l’époque conclut simplement que Socrate est un fou car il dialogue avec son esprit divin.
« Ce n’est pas un signe de bonne santé que d’être bien adapté à une société profondément malade » Jiddu Krishnamurti
Je suis toujours surpris de voir de nombreuses thérapies et notamment les thérapies comportementales et d’autres qui ne tiennent compte que du monde extérieur. Dans ces méthodes on demande le plus souvent d’avoir un objectif, on nous demande quelles sont nos valeurs sans tenir compte du point de vue de nos personnages intérieurs.
En clair on réadapte, on aide des personnes à s’adapter à une société malade.
Notre société est profondément malade car elle fait preuve d’une ignorance totale sur le pouvoir, la réalité de l’inconscient personnel et collectif.
On ne peut qu’admirer le génie de Jung lorsqu’il écrit » Notre conscience contemporaine n’est qu’un petit enfant qui commence à peine à dire «je».
La plus grande maladie mentale est de penser que la conscience est à l’origine de nos processus mentaux pris dans un sens très large. Une conscience éveillée au regard des découvertes en neuroscience devrait dire « une partie de moi me fait penser que ».
« Quand on veut on peut » le problème est que le moi ne peut pas vouloir il ne peut que choisir ou refuser ce qui est déjà fabuleux.
Prenons simplement la naissance d’ une nouvelle croyance de la médecine moitié du 19éme siècle, que la perception de tous stimuli par nos cinq sens en l’absence d’objet est un signe de maladie mentale, une hallucination. Bien sur on les comprend la réalité du monde intérieur relevait du délire. Interpréter les rêves était une infraction sanctionnée par le tribunal de police et l’hypnose n’était pas digne d’intérêt.
C.G.Jung est le premier psychiatre au niveau mondial en 1913 à personnifier ses personnages intérieurs à les écouter et dialoguer avec eux , comme le faisait Socrate avec son esprit divin. Jung remettait déjà en cause toute le psychopathologie naissante, le grand courant classificateur des maladies nerveuses.
Mais on sait maintenant à moins de souffrir de misonéisme que tout acte volontaire est décidé par l’inconscient. La conscience ne peut pas vouloir, elle peut simplement exercer son libre arbitre en pleine conscience, mais encore faut il comprendre ce qu’est la pleine conscience ou la méditation active.
« Notre homme sans reproche est un européen moderne dans le monde quotidien mais pour ce qui est du monde des esprits il se situe au niveau d’un enfant des temps paléolithiques.» C.G.Jung
(1) Louis Franquiste Lélut, « Du démon de Socrate » spécimen d’une application de la science psychologique à celle de l’histoire : Librairie de l’Académie Impériale de médecine 1856.
Christian